La sensation de faim est un phénomène naturel qui intervient lorsque le taux de glycogène dans le foie baisse à un certain niveau. L’on parle de boulimie quand un individu ressent un besoin sans fin d’ingurgiter de la nourriture, sans que son corps ne le réclame.
Qu’est ce que la boulimie ?
Qualifié de trouble pathologique des conduites alimentaires, la boulimie se définit comme étant une envie incontrôlable de consommer des aliments en grande quantité, suivie d’un besoin de vomir ce qui a été ingurgité.
Le patient ne peut surmonter son envie de manger excessivement et de façon répétitive de la nourriture. Cette maladie peut être qualifiée de toxicomanie, dans la mesure où le malade développe une véritable addiction pour les aliments.
C’est l’une des formes de troubles alimentaires les plus graves et les plus difficiles à guérir. Le cerveau de l’individu retient l’habitude de manger d’énormes quantités de nourriture et de manière fréquente et en fait un réflexe. Ainsi, le malade ne peut s’empêcher de dévorer tout ce qui lui tombe sous la main, même s’il n’a pas vraiment faim.
La production d’insuline par le cerveau est plus importante, expliquant le fait que le sujet ait l’impression d’avoir tout le temps envie de manger. Ne pouvant réfréner cette addiction, le patient ressent du dégoût et de la colère, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Pour compenser cet appétit morbide, la plupart des boulimiques se privent de nourriture, font des activités physiques de manière excessive et ont recours aux produits diurétiques ou laxatifs. Généralement, ils se font surtout vomir.
Les causes de la boulimie
Les causes sont nombreuses et complexes. L’origine de cette maladie peut être d’ordre social, psychologique, comportemental ou émotionnel. Ce trouble peut être isolé ou lié à des maladies psychiques comme les addictions, les troubles anxieux de la personnalité ou les syndromes dépressifs. Certains facteurs à risques facilitent la survenue de la boulimie.
Les habitudes alimentaires, les traumatismes vécus pendant l’enfance, le stress, l’absence ou la trop grande présence d’une mère peuvent déclencher ce trouble alimentaire à l’âge adulte. Chez les adolescents, le mal-être, le fait de ne pas se sentir assez aimé, les échecs scolaires et les problèmes familiaux sont autant de causes probables de la boulimie.
Les études menées par les chercheurs démontrent que 40% des femmes atteintes de cette maladie ont été victimes d’abus sexuels dans leur enfance.
Ce trouble est aussi lié à un manque de confiance en soi et à un dégoût de la personne pour son corps. Un sujet qui ne s’accepte pas physiquement va développer un comportement autodestructeur, se traduisant par une consommation excessive de nourriture. Le manque affectif est étroitement lié à la boulimie. Le patient compense l’absence d’affection par l’ingurgitation d’importante quantité d’aliments.
Symptômes de la maladie
Une personne boulimique avale tout ce qu’il trouve. Elle ne peut résister à l’envie de manger dès qu’elle voit de la nourriture, à n’importe quelle heure. Le comportement d’un boulimique se traduit par la consommation compulsive d’aliments sans prendre le temps de les mâcher et en se cachant de son entourage.
Il va tenter ensuite d’expulser ce qu’il a avalé d’une manière ou d’une autre. Soit le patient prend des laxatifs, soit il provoque le vomissement. Une personne ayant la boulimie est obsédée par la nourriture.
Elle a un rapport morbide avec les aliments, qu’elle ingurgite très vite comme pour combler une grande faim ou pour soigner un mal plus complexe. Un sujet boulimique se jette généralement sur des produits hypercaloriques et très gras, avant de se culpabiliser. Le patient développe en permanence une crainte de prendre du poids à cause de la quantité de nourriture qu’il mange tous les jours.
Soigner la boulimie
Le traitement de la boulimie commence par une aide psychologique, sous forme de soutien psychothérapeutique sur les comportements et les fonctions cognitives. Ce type de thérapie permet au patient de se ressaisir, de soigner ses rapports avec son entourage et de se rendre compte de son addiction pour la nourriture. L’administration de fluoxétine est parfois associée à ce type de traitement pour accélérer la guérison.
Dans tous les cas, le patient suit une thérapie nutritionnelle pour modifier son comportement. Liée à un trouble psychologique, la boulimie nécessite une thérapie individuelle ou en groupe. Lorsqu’elle est liée à une dépression, cette maladie nécessite la prescription d’antidépresseurs.
Certains patients développant d’importants désordres physiques et ayant des envies suicidaires doivent bénéficier d’une aide psychiatrique. Dans ce dernier cas, une hospitalisation est obligatoire. Les séances de psychanalyse peuvent aider à déceler les origines du trouble et éviter au patient de récidiver.